Relations on Ungava Bay: An Illustrated History of Inuit, Naskapi, and Eurocanadian Interaction, 1800–1970
Pendant plusieurs siècles, voire des millénaires, les Inuits et les Naskapis ont exploité les ressources de la péninsule de l’Ungava pour leur subsistance. Les Inuits concentraient leurs activités dans la région marine, mais chassaient également le caribou à l’intérieur des terres. Ce sont ces vastes troupeaux de caribous migrateurs qui ont amené les Naskapis dans la région depuis leur base forestière plus au sud. Les deux peuples ont maintenu leurs activités de subsistance jusqu’à ce que la concurrence dans le commerce des fourrures en Europe perturbe leur mode de vie. Malgré les dangereux courants de marée, la Compagnie de la Baie d’Hudson a progressivement établi et exploité à compter du 19e siècle plusieurs comptoirs tout au long de la côte. La Compagnie a d’abord misé sur la pêche au saumon, mais la mode des fourrures du début du 20e siècle et la concurrence féroce dans ce domaine ont fait exploser les prix des peaux de renard arctique et d’autres espèces convoitées. Les Inuits et les Naskapis ont prospéré jusqu’à l’effondrement des marchés en 1929. La disparition du caribou jumelée à l’écroulement du marché de la fourrure a marqué le début d’une période de grande pauvreté, qui s’est quelque peu atténuée lors de l’implantation d’une base aérienne américaine à Fort-Chimo. L’engagement progressif et à contrecœur du gouvernement fédéral dans la région a créé de nouveaux défis pour la survie de la culture et de l’autonomie des Inuits et des Naskapis.
Cet ouvrage retrace la riche histoire de la région par des textes en anglais suivis d’une importante histoire en photos accompagnée de vignettes bilingues (anglais et inuktitut). L’ouvrage décrit les périodes de « prospérité et de dépression » de ce territoire, depuis le milieu du 19e siècle jusqu’au lancement du projet hydroélectrique de la Baie-James dans les années 1970, relatant les périodes qui ont parfois isolé les Inuits des Naskapis, et les ont parfois rapprochés par des efforts de coopération. S’appuyant sur l’histoire orale des deux peuples, ainsi que les archives des compagnies de traite des fourrures, des ecclésiastiques et des gouvernements, le livre révèle comment les Inuits ont vécu au cours de plusieurs siècles, s’adaptant aux nouvelles conditions environnementales et économiques ainsi qu’aux directives imposées par les gouvernements.
À propos de l’auteure :
L’ethnohistorienne Toby Morantz documente depuis les années 1970 l’histoire des relations entre autochtones et nouveaux arrivants dans la région est de la baie James. Son travail se base sur les archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson ainsi que sur des documents du gouvernement et des différentes congrégations religieuses, aussi bien que sur des témoignages oraux. Elle compte plusieurs articles et livres sur le sujet. Son ouvrage, The White Man’s Gonna Getcha. The Colonial Challenge to the Crees in Quebec, a reçu le Prix Raymond Klibansky (maintenant appelé Prix du Canada) de la Fédération canadienne des sciences humaines, attribué au meilleur livre de langue anglaise en sciences humaines (2002- 2003). Plus récemment, Mme Morantz a publié Relations on Southeastern Hudson Bay : An Illustrated History of Inuit, Cree and Eurocanadian Interaction, 1740–1970, un complément à son nouvel ouvrage Relations on Ungava Bay. Mme Morantz est retraitée du département d’anthropologie de l’université McGill.